Franchissement

     Le canal entre les baies Chesapeake et Delaware s’étend sur 14 milles de long. Pour les navires voyageant de Baltimore à Philadelphia, il représente un trajet plus court de 300 milles leur évitant de circuler par Cape Charles. Aussi, il entraîne une économie de 40 millions de gallons de mazout par année pour les navires commerciaux. Il est ouvert au trafic maritime depuis 1829. Nous avons appris au Musée du canal qu’il est utilisé par 15000 bateaux par année le maintenant comme un des plus utilisé dans le monde. En 1927, le canal a été dragué jusqu’au niveau de la mer permettant ainsi l’élimination des quatre écluses et par le fait même la nécessité d’arrêter à Chesapeake City. L’économie de la ville a rapidement déclinée.  Les marées et les courants sont à prendre au sérieux dans ce passage fait de mains d’hommes !

     Nous sommes sur le chemin du retour...

Samedi, le 25 mai prochain à midi, nous vous proposons de se rencontrer pour partager un pique-nique au parc national du Fort-Chambly sur le bord des rapides situé au

2, rue de Richelieu, Chambly,
Québec, J3L 2B9

Tous et chacun apportent son lunch et sa chaise de parterre. Un barbecue portatif sera disponible sur place.

S’ils annoncent de la pluie, nous vous communiquerons le nom d’un restaurant où prendra place la rencontre samedi soir le 25 mai à 18h.

S.V.P nous répondre via le courriel marsea@live.ca

 

si vous serez de la partie et mentionnez-nous le nombre de personnes et ce d’ici le 18 mai prochain. MERCI !

Nous avons bien hâte de vous voir !

Bruine

     L’ange de la goutte de pluie nous a chaperonnés toute la journée durant. Notre vaisseau de mer nous gratifie une croisière de luxe en voyageant dans notre maison au chaud. Nous compatissons en saluant de la main les autres marins vêtus d’habits de pluie de la tête aux pieds.
     À l’extrême nord de la baie de Chesapeake, nous nous sommes engagés dans le canal Chesapeake et Delaware. Nous avons bénéficié d’un vent sud et un courant nord nous accordant une vitesse de 8 nœuds jusqu’à Chesapeake City.

  

Surprise ! KAIROS 1, Ginette et Normand, est ancrée dans la baie.

 

Annapolis

     La ville d’Annapolis est la capitale de l’État du Maryland. Située en bord de mer, la ville abrite l'académie navale. Dans cet institut d'enseignement supérieur d'un genre particulier, l'apprentissage est libre, guidé mais non dirigé, basé sur des discussions avec des érudits et sur des recherches et lectures personnelles.

     Annapolis est célèbre pour son architecture géorgienne et le nautisme à voile dans la baie de Chesapeake. En 1694, elle est nommée Annapolis en l'honneur de la Princesse Anne.

     Port de pêche prospère, Annapolis devint temporairement la capitale des États-Unis après la signature du traité de Paris en 1783. Mais, en dépit de sa candidature, la ville n'a pas conservé ce rôle de manière permanente.

 

 

 

 

 

 

 

Circulation

     Dès notre retour dans la rivière Patuxent, nous avons fait affaire avec des pêcheurs acerbes, agressifs et même provoquants. Certains ont circulé si proche de MARSEA qu’une vague cyclopéenne s’est introduit dans le cockpit. C’est ensuite dans une circulation dense et accrue que nous nous sommes rendus à Annapolis.

     Mais une simple pensée d’Amour et voilà que tout change ! Quelques régates en cours,

et… le « Boat show » du printemps ont amplifié et multiplié les allers et venues du week-end ensoleillé.

    

Solomons

     Nous avons vogué sous un ciel bleu pâle au milieu d’une mer immaculée. Tout autour de MARSEA, les vagues ondulaient à l’infini. Il est curieux de penser qu’hier la Chesapeake Bay était sens dessus dessous. Maintenant si sereine et si bien ordonnée. Une symétrie parfaite du paysage avec ces couleurs changeantes de l’eau.

     En quittant la Virginie, nous avons pénétré le Maryland pour nous rendre à Solomons dans la rivière Patuxent.

 

 

Indécis

     La baie salée renvoyait un rose délicat dans la lumière du soleil levant. Les vents se sont adoucis en fin d’avant-midi nous permettant de croire à la possibilité de nous rendre à notre prochaine destination. Sous un ciel immense d’un bleu poudreux, nous avons osé nous hasarder à une intrusion dans le cœur secret de la Chesapeake Bay…Les crêtes des vagues qui s’incurvent sur elles-même ont balloté MARSEA que momentanément. Nous ne sommes pas allés loin à l’intérieur de la baie, à peine quelques milles nautiques. Nous sommes retournés dans la rivière Great Wicomico. Nous avons pris ancrage à Reedville à Cockrells Creek. Ne frissonne pas Lucie ! Aucune « coquerelle » en vue ! 

 

Brouillard

      Nous avons quitté la région de Norfolk, le foyer de la plus importante base navale de la planète. MARSEA a su se frayer un chemin parmi ces barges colossales et cargos titanesques malgré la brume qui paressait. Fainéant et indolent ce voile s’est incliné devant un soleil radieux.

     Nous avons surfé avec un vent sud arrière jusqu’à la Great Wicomico River où nous avons finalement trouvé ancrage au Mill Creek. Le fond vaseux du marais a donné du fils à retordre à l’ancre ainsi qu’à l’équipage !... Mais, une fois le travail accompli, nous nous sommes ressourcés dans cette baie telle une fontaine dont l’eau jaillit dans le désert et transforme le sable en verdure. C’était un oasis tel un croissant d’or. Le paysage était argenté par une lune voilée. Les étoiles luisaient dans l’ombre comme si le ciel versait des larmes. Nous étions envahis par une sensation de calme. Le silence et la tranquillité remplissaient l’univers.

Cuirassé

     À Portsmouth, nous avons accédé aux rives de Norfolk par un taxi-ferry.

     Nous y avons visité le musée Nauticus et le cuirassé Wisconsin. Sa mise à l’eau s’est effectuée en 1943. Il a coûté plus de 110 millions et a requis 2 millions d’heures de travail. Il a participé à la deuxième guerre mondiale (incluant celle avec le Japon) en 1945 avec 2700 marins à bord, à la guerre coréenne en 1951 et la guerre du Golfe en 1991. Sa longueur hors tout  est de 887 pieds, sa largeur est de 108 pieds et son tirant d’eau est de 37 pieds. Wisconsin peut atteindre une vitesse de 33 nœuds. Ses réservoirs d’eau potable ont une capacité de 210 000 gallons tandis que ceux du mazout sont de 2.3 millions de gallons. Chacune de ses deux ancres pèse 30 000 lb. … Le poids de MARSEA est de 21 900 lb.

 

 

La journée de la Terre

     En cette journée exclusive pour la planète, Christian a pris soin de ce papillon dont les ailes couvertes d’écailles étaient imbibées de rosée…

Un « Zebra Swallowtail »

     Nous avons lacé nos espadrilles pour apprécier quelques milles des sentiers du Dismal Swamp.

     Le canal du Dismal Swamp est une route alternative à l’intercostal. Il existe depuis plus de 200 ans. Cette voie navigable artificielle est la plus vieille en opération aux États-Unis. Ce marais a été longtemps le lieu de refuge de nombreux esclaves.

     C’est avec enthousiasme que nous avons accepté l’invitation à souper sur AMICUS II avec Katya, Mark et leurs deux filles, Cedar et Lamar.

Chance

     Le pont suivant immédiatement l’écluse South Mills a décidé de prendre une pause nous donnant amplement le temps d’apprécier notre dîner amarrés au quai localisé entre les deux.

     Les chauds rayons du soleil du printemps sont fortement appréciés particulièrement lorsque le vent du nord tente de nous chatouiller. Il arrive qu’on se demande si on s’en va dans la bonne direction ?... Il fait tellement froid !

     Eh non ! Ce n’est pas une tempête de neige… mais bien un somptueux pommetier saturé de fleurs !

     Certains savent trouver l’emplacement idéal sous ces chauds rayons…

 

 

    

 

 

 

 

     Nous avons amarré au quai du Dismal Swamp Canal Welcome Center. C’est frisquet mais considérablement moins venteux qu’en mer présentement. Depuis deux jours, le pont d’Alligator River ne bascule pas pour laisser passer les bateaux à cause des rafales et bourrasques qui sévissent dans la région d’Albemarle Sound. Encore une fois, nous avons été bien guidés !

     Lors d’un 5 à 7, nous avons rencontré une membre de l’équipage du voilier AMICUS II, Natalie. Une jeune femme avec un regard qui vous transperce l’âme comme un rayon laser.

Grandiose

     De la proue à la poupe, le musée des Marins est gorgé d’histoires fascinantes des esprits de la mer : un trésor national. « Un des plus beaux musées nautiques du pays » selon The Washington Post.

     MARSEA a contribué comme élément de décor pour les photos de graduation de l’école secondaire de la région.

 

Remuement

     Le passage de l’Albemarle Sound s’est avéré agité. MARSEA était animée par une oscillation d’arrière à l’avant. Ces fluctuations nous propulsaient à une vitesse de 7 nœuds.

     Nous sommes rentrés à Elizabeth City à mi-journée.  Cette agglomération dont la réputation est d’être le port de l’hospitalité, se situe dans le comté de Pasquotank c’est-à-dire « où les courants se divisent ». Elizabeth City est listée parmi les 100 meilleures petites villes dans les Amériques où il fait bon vivre. Nous avons poursuivi la découverte en empruntant le parcours historique de la ville.

Lumineuse continuité !

« Mais qu’est-ce qu’ils font sur mon territoire ces marins ?!!... »

     Nous sommes ancrés dans l’Alligator River au Deep Point.

Oriental

     Oriental, connu comme la capitale de la voile en Caroline du Nord est un village partagé par les bateaux de pêche, les voiliers et les yachts. Maisons victoriennes, marinas modernes, galeries d’art, restaurants, etc. : une municipalité qui offre une hospitalité authentique et où les gens font preuve de gestes très amicaux.

 

Cardinal rouge femelle.

 

Mouette à tête noire.

Merle d’Amérique.

    

 

 

 

 

 

 

    

     Nous avons joui du bonheur de partager un repas à saveurs internationales avec Marcy et Mickael et leurs invités, Maria Elena et Mickael, à bord de Trade Wind.

Mickael, Maria Elena, Mickael, Marcy,

Martine et Christian, à bord de Trade Wind.

 

 

Oups !

     L’intercostal est continuellement ensablé par  le remuement des marées aux vestibules des bras de mer malgré le travail assidu des dragueurs de fond. Au Bogue Inlet, MARSEA s’est enlisée subitement et brusquement. Une hélice à propulsion efficace, un moteur puissant et un capitaine accompli et expérimenté nous ont sortis de cette conjoncture fortuite et malencontreuse.   

     Nous nous sommes amarrés au quai municipal d’Oriental en Caroline du nord.

Notre position : 35⁰01.45’Nord 76⁰ 41.75’ Ouest.

 

Dénouement fructueux

     La pluie et de forts vents ont retardé nos projets mais ne les ont pas empêchés de se réaliser. En fin de demi-journée, nous avons démarré le moteur pour manœuvrer MARSEA à nouveau dans l’ICW.

     À Surf City, un temps de pause nous a été imposé. Le pont ne pouvait pas se déverrouiller dû à un bris d’équipement. Nous avons jeté l’ancre le temps d’une sieste appréciée. Deux heures plus tard, nous nous sommes frayé un passage et les navires se sont distancés.

     Nous avons atteint notre objectif de nous rendre au Camp militaire LeJeune à Hammock Bay. On nous a encore épargné les exercices et activités belliqueuses.

Merci ! Merci ! Merci !

     Ce sont plutôt la sensibilité et la douceur révérencielles des dauphins gracieux et honorables qui nous ont assainis en toute dignité et quiétude.  

Surf

     Wrightsville est une ville de surf, comme dans les films ! On déambule dans les rues avec la planche sous le bras. Les jeunes (et les moins jeunes) vivent  pour la prochaine vague par excellence !

     Nous avons tenté de nous rendre à l’Azalea Festival (Emblème floral de la Caroline du Nord). Nous n’avons pas pris la bonne direction… Nous n’avons pas besoin de vous dire que marcher une heure dans la mauvaise direction ne nous reproche pas de la destination !... Alors on s’est payé une sortie à la fabuleuse épicerie Harris Teeter que Martine s’amuse à surnommer Harry Potter.

Wrightsville

     Lentement nous nous sommes dirigés vers Wrightsville. Cette municipalité est une destination estivale. Nous avons bénéficié d’une détente à la plage parmi les jeunes heureux que le printemps se pointe le nez.

Faveurs

     Le Carolina Beach State Park  de 761 acres, établi en 1969 comprend une marina entièrement restaurée mais désertée, un camping et des sentiers de randonnées.

     Nous nous y sommes émerveillés : c’est une création de joie, une nourriture abondante dont les résultats sont immédiats.

     Plusieurs écosystèmes sont présents dans le parc. Il y a quelques plantes carnivores dont la spectaculaire « Venus flytrap ». Elle se referme sur les insectes qui osent l’approcher. Elle prendra entre 3 et 5 jours pour les digérer. Elle répétera son scénario seulement 3 fois avant de périr.

     C’est en dorlotant le moteur que Christian a constaté  qu’il manquait 3 boulons sur 4 (et le 4^ème était délié) sur l’arbre d’accouplement entre la transmission et l’hélice (« le coupling shaft ») Quelle chance nous avons eue ! Christian s’est empressé de solidifier le tout.

 

 

 

 

 

 

Tergiversation

     De Southport à Carolina Beach nous avons fait face à un courant de 3.3 nœuds. À pas de tortue nous nous sommes rendus à la marina du Carolina Beach State Park. 

Observateurs

Le capitaine à son nouveau poste de pilotage.

     Le ruban argenté des chenaux de l’intercostal scintille et semble s’étendre à l’infini, gorgé d’une faune et d’une flore mystérieuses.

     À l’orée des bois, Christian a apprécié le sifflement clair et roulé du cardinal rouge.  Il a aussi observé un couple de milans à queue fourchue lors d’un vol gracieux. On aurait dit une gigantesque hirondelle des granges.  Une anhinga d’Amérique a pris son envol. Son cou sinueux et allongé ainsi que sa poitrine sont de couleur chamois. Elle ressemble à un cormoran mais son bec est plus pointu et sa queue est beaucoup plus longue. Elle peut nager submergée avec seulement la tête hors de l’eau, comme un sous-marin.

Un balbuzard en couvaison.

Des bernaches du Canada dans les marais de l’intercostal.

 

 

 

     Nous avons jeté l’ancre à la frontière des Carolines à Little River dans le Calabash Creek.

Émerveillement

     La voûte céleste scintille d’étoiles, les enfants de Nut, la déesse du ciel. Nous bénéficions des inspirations lumineuses et de l’effervescence créatrice de la nuit tout en maintenant notre équilibre. L’incorporation de l’infini et de l’illimité nous octroie l’état d’unité, d’unicité et d’universalité cosmique et spirituelle. Nous choisissons à tout instant de nous émerveiller et voguons ainsi allégrement vers l’état de Grâce !

Regardez de plus près à la proue du cargo…

     C’est sous un ciel à demi voilé par un rideau de brume matinale que MARSEA a emprunté le bras de mer de Charleston en Caroline du Sud pour réintégrer l’intercostal.  Les alligators… ou les crocodiles (la blague dit qu’ils sont « caïman » pareils!) nous y attendaient.

Pygargue à tête blanche

 



Pélicans blancs

    

 

 

 

 

 

 

 

 

    

Nous avons jeté l’ancre à Estherville, dans le Western Channel, après 225 mn soit 36 heures de navigation.

Notre position : 33⁰ 15’N  79⁰15’O.